Pastels, série 3
LA LUMIERE ET L’ESPACE, UNE REALITE ORIGINELLE
(extrait)
Ehanno nous donne à voir les plans qui construisent, les droites qui tranchent pour une perception constitutive de parallélogrammes, de triangles, de trapèzes, ne sont qu’une approche virtuelle où la géométrie installe une vue perspective qui est celle d’une étendue intériorisée. Les lignes divisent, créent des parcelles d’images constituant une sorte de plan d’immanence. Dans cette imbrication coulissante qui fait alterner espaces obscurs et lumineux, surgit la ligne d’horizon. Ferme, incisive, c’est elle qui écrit la représentation, apte a transmettre la totalité de sa vision. Ehanno est parvenu à la frontière de deux mondes. L’extérieur et l’intérieur annihilent leurs limites alors qu’une vibration parcourt le dessin travaillé dans la lumière.
Face à ce qui s’offre simultanément à notre regard, entre rigueur soigneuse et fusion moléculaire, instantanéité plastique palpable et labilité des particules graphiques ou poudreuses, nous assistons progressivement à la montée d’une double Présence. Celle du temps enfermé dans les choses et qui nous devient accessible que parce qu’il les soustrait au réel immédiat et celle de la lumière de laquelle toute extériorité est dépendante.
Lydia HARAMBOURG
Historienne Critique d’art